Le cas du CA n’est pas le seul, la plupart de nos clubs se trouvent en position de faiblesse par rapport aux joueurs. Pourquoi et jusqu’à quand?
Le cas du CA avec ses innombrables souffrances endurées par le comité et par les supporters est une matière à réflexion. Pourquoi le CA en est-il arrivé là? Mauvaise gestion et aussi «mauvaise foi» de la part d’un Slim Riahi qui a semé la pagaille dans ce monument du football tunisien devant la passivité des mécènes et des personnes influentes clubistes. Ce n’est pas notre sujet, on parle d’un phénomène de litiges récurrents entre tous les clubs (y compris l’EST qui est la plus solvable, mais qui a traîné des dossiers envers certains joueurs comme Marega) et les joueurs. Il y a beaucoup (trop) de litiges et d’amendes que les clubs doivent payer. La FTF et puis la Fifa (structure à laquelle des joueurs et leurs agents préfèrent s’adresser pour réclamer leurs droits) sont lassées des dossiers de litiges de nos clubs. Des clubs qui négocient mal leurs contrats, qui «cèdent» aux caprices de joueurs moyens et d’agents assoiffés, et puis des revenus et des recettes en chute libre (billetterie et sponsoring notamment), et donc l’histoire vous la connaissez : des comités élus et des présidents qui viennent et qui s’en vont en laissant des dettes envers les joueurs (et dont un nombre qui s’engouffre dans ces dettes). Les sentences tombent par la suite (avec un peu de retard, mais tombent quand même), et ce sont des affaires qui usent tous les clubs. A chacun les dettes et les amendes qu’il va payer tôt ou tard, et à chacun des sanctions qui peuvent nuire à la performance sportive (points ôtés comme pour le CA, le CAB ou le SG).
Réviser la grille des salaires
Un joueurs et son agent qui réclament les salaires et les primes, on ne peut rien leur reprocher. Au contraire, et même si on a des joueurs qui ne méritent pas les contrats qu’ils signent, personne n’a obligé les clubs à les signer. A la base, il y a une mauvaise décision des recrutements et une mauvaise gestion de la grille des salaires. On négocie mal un contrat, on accorde des avantages qui dépassent les moyens du club. La grille des salaires (fixation du salaire, de la partie variable liée aux résultats et au rendement) et l’adéquation entre les flux de paiement (censés être connus d’avance) et d’encaissement (qui deviennent de plus en plus aléatoires) sont les deux dossiers qui, à notre avis, créent autant de problèmes d’insolvabilité pour les dirigeants. Il suffit de ramener des joueurs à bon marché, il suffit d’éviter de ramener des étrangers qui n’ont pas de clubs ou qui ne sont pas meilleurs que les nôtres, il suffit d’étudier les salaires accordés et de bien négocier et rédiger les contrats pour éviter des litiges et des sanctions. C’est aussi simple que ça. Il est temps que la FTF intervienne pour redresser la barre des salaires accordés. On ne peut pas rédiger des contrats gonflés où le joueur ne paie pas des impôts pour l’Etat (la retenue existe mais pas de déblocage pour le fisc) et les accepter même dans le cas d’un mercato.
Pour résumer, un bon dirigeant sportif qui sait planifier ses besoins et qui sait négocier avec les joueurs, un bon financier qui planifie son budget en fonction des délais et un bon expert en juridiction sportive qui sait rédiger les contrats, et ce problème très dangereux d’insolvabilité est évité. N’est-ce pas ?